mardi 3 mars 2009

Le trouble de l’opposition

Qu’est-ce que le trouble de l’opposition ? C’est une grande question dont la réponse est plutôt abstraite.

Historique :
« D’abord proposé, en 1966, par le Group For The Advancement Of Psychiatry, aux États-Unis, le syndrome n’entra en classification officielle du DSM-III qu’en 1980, pour subir de nombreuses révisions, compte tenu de la polémique assez vive à son endroit. Plusieurs études supportent la validité de ce diagnostic. Ils démontrent que les agressions physiques demeurent assez mineures en regard des troubles de conduite où la composante antisociale se manifeste davantage et peut conduire à la délinquance. En 1987, la classification DSM-III-R ajoute la provocation en sus des autres symptômes qui doivent se produire sur une durée minimale de 6 mois et comprendre, pour l’essentiel, la violation de règles mineures, les crises de colère, l’argumentation et l’obstination. Pour l’usage strict du classement DSM-IV, le plus récent en date de 1994, il faut observer la présence de 4 symptômes sur un total de 8 facteurs, à savoir l’enfant qui souvent fait des crises de colère, argumente avec l’adulte, défie les règles, refuse les consignes, se plaît à ennuyer les gens, blâme les autres, se montre rancunier et aussi vindicatif. »
On ne considère qu'un critère est rempli que si le comportement survient plus fréquemment qu'on ne l'observe habituellement chez des sujets d'âge et de niveau de développement comparables.
Claude Jolicoeur, m.d, 1994-2007


Définition générale:
Quand, dès le plus jeune âge, l'enfant:
· refuse souvent les contraintes et consignes de son âge
· argumente ou s'obstine à l'infini, voire jusqu'à l'absurde pour avoir raison
· n'hésite pas à provoquer afin d'obtenir satisfaction ou un surplus d'attention
· réagit par des colères démesurées à la frustration
· devient encore plus arrogant dans l'adversité et la confrontation
· se reconnaît rarement des fautes mais blâme surtout les autres.

Autres traits particuliers:
· arrive mal à se faire des ami(e)s du même âge, à cause du contrôle trop grand qu'il exerce sur eux
· réagit assez mal à tout changement, séparation, qu'il n'a pas lui-même décidé
· se montre parfois plus facile à contrôler par le père que la mère (autorité plus agressive et intimidante que douce et soutenante), par les étrangers que les proches
· trouve mal le sens de ses limites, en général.

D’après le DSM-IV (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), Le trouble apparaît habituellement avant l'âge de 8 ans et le nombre de symptômes tend à augmenter avec l'âge. Le plus souvent, les symptômes se manifestent d'abord à la maison et s'étendent, avec le temps, à d'autres environnements. Avant la puberté, le trouble est plus fréquent chez les garçons que chez les filles, après la puberté, les taux de prévalence se rapprochent. Les symptômes sont généralement similaires bien que les garçons aient davantage de comportements de confrontation.

Il a été démontré que, pour les garçons, le trouble est plus fréquent chez ceux ayant présenté, avant l'âge scolaire, un tempérament difficile (p. ex., réactivité excessive, difficulté à se calmer) ou une hyperactivité motrice. À l'âge scolaire, on peut observer une mauvaise estime de soi, une labilité de l'humeur, une faible tolérance à la frustration, un langage grossier... L'enfant est souvent en conflit avec ses parents, ses professeurs ou ses camarades.
American Psychiatric association, DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Traduction française, Paris, Masson, 1996, 1056p.

À l’école
Chaque année, les écoles reçoivent de plus en plus d’enfants avec des problèmes de comportement. Les enfants présentant un trouble de l’opposition sont en augmentation.
« Ce sont des enfants difficiles à gérer. On les détecte parce qu’ils s’opposent à l’adulte de façon plus intense, plus dérangeante et surtout plus constante que la moyenne des tout-petits. Par exemples, ces jeunes refusent de s’asseoir à la place désignée, de faire l’atelier obligatoire, de partager ou de cesser leurs activités. À la moindre frustration, dès qu’on leur dit « non », ils explosent. »,
Isabelle Laroche, enseigne aux enfants de maternelle depuis 13 ans.

Selon le professeur en adaptation sociale de l’Université Laval, Égide Royer, on observe une recrudescence de ces comportements problématiques à la maternelle depuis quelques années, au point de s’en inquiéter.
« La capacité de suivre les consignes environ 8 ou 9 fois sur 10 reste l’un des facteurs importants de réussite au primaire. L’opposition continuelle d’un enfant est un facteur de risque important qui peut entraîner des retards d’apprentissage.»

Quel est leur profil ?
Il y a plus de garçons que de filles, ce sont des enfants très éveillés intellectuellement. De plus, ils ont un grand besoin de bouger. Il faut répondre à leur besoin de bouger et à celui d’apprendre et d’être stimulé, affirme Mme Leduc, travailleuse sociale.
Une pilule une petite granule, Émission #82

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